
François fêtait ce 13 mars le huitième anniversaire de son élection. Régulièrement, le bruit court de sa démission, mais il est toujours là, et je m’en réjouis. Il est le Pape dont je rêvais pour ces temps difficiles. Dès le premier soir, chacun put percevoir le changement de ton. Refusant tout apparat, fustigeant les mondanités pieuses et vivant proche de ses collaborateurs, ce Pape jésuite profondément franciscain a rendu l’Église proche et cordiale. Ses gestes, ses coups de fil, ses courriels, ses visites – ainsi, récemment, à Édith Bruck, survivante d’Auschwitz -, ses tweets rappellent les Fioretti de saint François.
Benoît XVI fut un théologien amoureux de la vérité ; François, un pasteur épris de charité. Heureuse alternance. Amplement contesté en interne, jusque dans l’orgueilleuse Curie, et en externe, par les conservateurs, il est, a pu dire un proche, « l’homme le plus libre que j’aie rencontré ». Il ne laisse personne indifférent. Tout prophète dérange et clive, ceux de la Bible comme les autres.