Jusqu’au 10 août 1757, Carlsbourg portait le nom de « Saussure », ce qui voulait dire saussaie, car on y trouvait des saules à osier. Son nom actuel lui fut donné par Charles Godefroy de la Tour d’Auvergne, duc souverain de Bouillon et propriétaire des terre, château et seigneurie de Saussure  dont il fit sa résidence principale.

Avant 1657, les habitants dépendaient entièrement de l’église de Paliseul et, vu la distance, les nouveau-nés étaient en péril de mort lors de leur baptême. Des fonts baptismaux ont été installés dans la chapelle du Saussure en 1657. Par la suite, certains différents entre le curé de Paliseul et ses paroissiens de Saussure ont fait que ces derniers ont dû, à nouveau, se résoudre à se rendre à Paliseul pour y entendre la messe et surtout faire les baptêmes. Cette situation ne s’est améliorée qu’à partir de 1710 où un contrat a été signé entre les habitants du village et le vicaire désigné pour desservir la chapelle dudit lieu.

Le village de Carlsbourg est notamment connu pour son ancienne école agricole (Institut Saint Joseph) à laquelle Albin-Georges Terrien, grand écrivain de l’Ardenne, fait allusion dans son livre La Glèbe. Son ancienne école pédagogique (Institut Saint Joseph) a participé aussi à la renommée de l’entité.

La reconnaissance du nom de Carlsbourg est aussi associée à son ancienne laiterie du village. Le « beurre de Carlsbourg », beurre d’appellation d’origine contrôlée et connu pour ses qualités organoleptiques, est toujours commercialisé mais il n’est plus produit au village.

Créateur : Richard Henri (architecte)

Date : 1912 – 1913

Matériau : roche d’éclatement

Style : néo-gothique

Description : édifice à trois nefs, chevet plat, tour carrée en façade.

L’église que les paroissiens connaissent aujourd’hui n’est plus celle de leurs ancêtres. Au début du 20^ème siècle, on a constaté que l’église bâtie en 1684 était non seulement trop petite pour accueillir les fidèles mais aussi bien délabrée. Des discussions eurent lieu et une nouvelle église fut bâtie sur le haut du village. Pour permettre cette construction, de nombreuses expropriations furent nécessaires. Il faudra deux années pour construire cette église de style gothique. A la fin de l’année 1913, la nouvelle église dédiée à sainte Gertrude sera bénie par le doyen de l’époque, l’abbé Arnould. Une église, qui au fil des années, a subi les ravages du temps. A plusieurs reprises, elle sera en travaux. Il faudra notamment refaire le clocher qui n’avait pas résisté à une violente tempête, c’était le 4 février 1983. Lors de la seconde guerre mondiale, les trois cloches avaient été retirées du clocher par l’occupant qui voulait les fondre et les transformer en canon ou encore en munitions. Le projet des allemands n’aboutira pas et à la fin de la guerre, la commune pourra récupérer les cloches.

Légende de Sainte-Gertrude

L’évangélisation des bassins de l’Escaut et de la Meuse se fait au VII^ème siècle. A cette époque, saint Amand, évêque de Maastricht, convainc Itte Idoberge, Princesse d’Aquitaine, veuve de pépin de Landen, de fonder une abbaye. Sa fille, Gertrude, née à Landen vers 626 et décédée à Nivelles le 17 mars 659, une maîtresse femme très lettrée, transforme donc le château familial à la mort de son père en abbaye dont elle devient la première abbesse. Elle est la fondatrice et sainte patronne de la ville de Nivelles (province de Brabant).

L’aristocratie tente de s’opposer à la fondation. Pour éviter que Gertrude ne soit enlevée et mariée de force, Itte coupe elle-même la chevelure de sa fille, afin de monter à tous la détermination de sa fille à renoncer au mariage et à entrer en religion.

Gertrude est surtout reconnue et aimée pour l’aide qu’elle apporte aux plus démunis. Sa fête liturgique est célébrée le 17 mars : ce jour-là sa statue est portée en procession dans les rues de Nivelles.

Des pèlerins diffusent son culte dans toute l’Europe : elle devient la sainte patronne des voyageurs et de nombreuses église, chapelle et hôpitaux le long des grands axes commerciaux du Saint-Empire sont placés sous son patronage.