Commentaire de l’Évangile de ce 2ème dimanche de l’Avent.

Au Musée Unterlinden de Colmar, en Alsace, se trouve l’un des chefs-d’œuvre de la peinture universelle : le retable dit d’Issenheim, de Matthias Grünewald – l’œuvre date du début du XVIe siècle. Le panneau central de ce polyptyque, tout en mouvement et en clairs-obscurs, représente la crucifixion. A gauche, saint Jean soutient les saintes femmes. A droite, de façon anachronique, c’est… Jean-Baptiste qui de sa dextre désigne le Sauveur qu’il faut reconnaître dans le Crucifié dont le corps est marqué par nos plaies physiques ou spirituelles – aux pieds du Baptiste, du reste, un agneau immolé regarde lui aussi la Croix, « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Dans sa main gauche, le Précurseur tient ouvert le Livre des Écritures Saintes, qui porte la Parole de Dieu. Bien sûr, Jean le Baptiste n’était pas présent au Golgotha et ce retable est plus théologique qu’historique. Mais dans tous les temps, il indique, désigne et annonce Celui qui ne cesse de venir à nous pour porter nos plaies et les transformer en offrande.