L’ange Gabriel…

L’ange Gabriel dont on parle dans l’Évangile de ce dimanche est au carrefour des trois monothéismes… Photo : Icone du 12ème siècle de l’archange Gabriel de Novgorod exposé au musée d’Etat russe

Mystère de Dieu, mystère de l’Homme, mystère de la Vie… Au sens biblique, le mot, mystère, désigne ce qui normalement est caché, mais que Dieu veut partager et dire aux hommes. Tout en étant révélé par Dieu, le mystère est ce que l’homme n’a jamais fini de comprendre.

Armel Job, écrivain belge de langue française, parle remarquablement de ce mystère dans ces romans. Et il en parle, aussi avec beaucoup d’humour, de l’ange Gabriel qui intervient dans l’Évangile de ce dimanche…

En octobre dernier, Armel Job était intronisé comme nouveau membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Lors de son intronisation, Gabriel Ringlet terminait son éloge à son propos par les mots suivants : « Je ne voudrais pas terminer cet éloge, Monsieur, cher Armel, sans vous remercier d’avoir enfin rendu ses lettres de noble impertinence à mon saint patron. Parce que dans votre monologue, L’Ange Gabriel (Namur, Fidélité, 2018), vous êtes un des rares écrivains à avoir remarqué que l’ange Gabriel avait le blues. Et il y a de quoi : trois missions en 2600 ans ! La première du côté juif, avec Daniel ; la seconde du côté judéo-chrétien, avec Marie ; la troisième du côté musulman avec Mahomet. Gabriel au carrefour des trois monothéismes, c’est déjà un bon début. Un Gabriel qui, à travers une initiative personnelle tout à fait secrète (sinon nous ne serions pas chez Armel Job), tente de venir expliquer sur terre le désarroi de Dieu ‘ quand il voit ce que les hommes ont fait de lui ‘.

Écoutons l’ange Gabriel avec les mots d’Armel Job :

Vous savez ce qu’il nous a dit dernièrement ?

« Je préfère qu’on ne croie pas en moi.

Tout plutôt que de passer pour cette affreuse idole que les hommes brandissent ! »

Et comme on se récriait, en chœur naturellement, il a ajouté :

« Finalement, j’aime encore mieux les athées.

Au moins eux ne croient pas en ce que je ne suis pas. »

Puis il s’est retiré dans ses appartements.

Je vous le dis, nous les anges, nous craignons un burn-out.

Voilà. Vous avez bien compris que je ne suis pas en mission.

Je suis venu de moi-même. Dieu ne m’a rien demandé. (…)

Du coup, j’aimerais autant que vous ne parliez pas de ma visite.

N’allez pas raconter que vous avez rencontré l’ange Gabriel.

Que tout ceci reste entre nous ! Ma démarche est privée.

Bien entendu, je n’en ai informé aucune autorité religieuse. Je n’ai pas l’intention de me rendre dans les temples, les mosquées ou les synagogues.

Ne voyez même pas l’ange en moi.

C’est plutôt heureux que j’aie perdu mes ailes. Considérez, si ça vous chante, qu’elles n’étaient qu’un accessoire de théâtre, un simple déguisement.

Ce serait mieux encore.

Simplement, voyez-vous, Dieu, moi, je l’aime (…)

Bien sûr [il reste] un mystère [et] je ne prétends pas savoir qui il est. Mais depuis le temps que je le fréquente, je crois au moins savoir qui il n’est pas.

J’aimerais que vous pensiez quelquefois à lui, comme je vous l’ai montré, frêle, chancelant, menacé.

Extrait de :

Gabriel Ringlet, Réception d’Armel Job. Séance publique du 10 octobre 2020 [en ligne], Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2020. Disponible sur : <www.arllfb.be>

Si vous aimez l’œuvre d’Armel Job, lisez l’hommage rendu par Gabriel Ringlet. Quelques belles pages d’écriture bien ficelées. A lire absolument !

Une réflexion sur “L’ange Gabriel…

  1. bernard&martine cuvelier gezels

    Que nous ayons des ailes ou que soyons sans ailes l’amour de DIeu ne prête aucune différence nous sommes ses enfants biens aimés , gardons notre foi en lui et continuons a nous battre pour refléter cet amour qu’il a pour nous au travers de notre prochain .

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