Paix aux hommes de bonne volonté

« Tant crie-t-on Noël qu’il vient », dit la Ballade des proverbes de François Villon. Y a-t-il une fête, en effet, aussi attendue que Noël ? Pas besoin d’être chrétien. Noël a le don mystérieux de toucher tout le monde, il s’est échappé du christianisme, dans lequel d’ailleurs il n’apparaît que tardivement au IVe siècle. La foi primitive des chrétiens repose sur la vie publique et les paroles du Christ, pas du tout sur les circonstances de sa naissance. Personne, en outre, même parmi les croyants, ne songerait à s’offusquer si, pour une large part, on en range les événements dans le domaine de la légende. Que trois rois guidés par une étoile mobile, par exemple, soient venus s’incliner devant un bébé inconnu né dans une étable ne relève vraisemblablement pas de l’histoire, mais plutôt du mythe.

Santons de Noël – Photo Pixabay

Cela ne signifie pas pour autant que nous soyons en présence d’une sorte de fake news avant l’heure. Non seulement, toutes les religions font usage du mythe, mais c’est une forme d’expression à laquelle on recourt également dans d’autres démarches de la pensée. Platon couronne sa philosophie par le célèbre mythe de la caverne, Mozart a exploité avec génie le mythe de Don Juan, le mythe d’Œdipe a été annexé par les psychanalystes. Les histoires imaginées par les romanciers ne sont pas autre chose que de petits mythes. Dira-t-on pour autant que l’utilisation du mythe discrédite la pensée de ceux qui en usent ?

Le mythe, en fait, sert à faire passer un message par une autre voie que celle du simple raisonnement. Au lieu de s’adresser à la raison, il s’adresse à l’imagination, à la sensibilité, à l’âme tout entière de l’être humain au-delà des ressources limitées de la logique. Ainsi, mieux que n’importe quel discours, les contes des Frères Grimm peuvent assurer l’enfant que, malgré les marâtres, les ogres, les dragons, tout petit Poucet qu’il soit, il trouvera sa place dans le monde.

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La petite fille Espérance

Armel Job, devenu membre de l’Académie royale de langue et littérature française de Belgique en octobre dernier, est l’auteur en deux décennies, d’une vingtaine de romans. « Il y a chez Armel Job, quelque chose du médecin légiste dans sa manière d’autopsier l’âme humaine et d’examiner la conscience sous toutes ses coutures » disait de lui Gabriel Ringlet lors de son intronisation.

Voici une jolie Prière sur l’Espérance : « La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance » de Charles Péguy (1873-1914), écrivain, poète et essayiste français mort sur le champ de bataille de l’Ourcq en 1914.

Ce lundi 4 janvier, dans l’Avenir du Luxembourg, Armel Job répondait au journaliste qui l’interrogeait.

Cette année, quelle est votre formule de vœux dans vos cartes envoyées à vos amis et connaissance ?

Armel Job répondait :  » Mes vœux passeront par la bouche d’une petite fille, la petite fille Espérance, chère à Péguy. « 

Redécouvrons ce très beau texte et poème écrit par Charles Péguy :

Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance.

Et je n’en reviens pas.

Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout.

Cette petite fille espérance.

Immortelle.

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L’ange Gabriel…

L’ange Gabriel dont on parle dans l’Évangile de ce dimanche est au carrefour des trois monothéismes… Photo : Icone du 12ème siècle de l’archange Gabriel de Novgorod exposé au musée d’Etat russe

Mystère de Dieu, mystère de l’Homme, mystère de la Vie… Au sens biblique, le mot, mystère, désigne ce qui normalement est caché, mais que Dieu veut partager et dire aux hommes. Tout en étant révélé par Dieu, le mystère est ce que l’homme n’a jamais fini de comprendre.

Armel Job, écrivain belge de langue française, parle remarquablement de ce mystère dans ces romans. Et il en parle, aussi avec beaucoup d’humour, de l’ange Gabriel qui intervient dans l’Évangile de ce dimanche… Lire la suite

Dans ma vie d’après Covid-19, je m’engage à…

Penser l’après. Témoignages de personnes connues ou moins connues, espoirs pour notre société à venir.

Y aura-t-il un avant et un après ? « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » (Gandhi). A côté du « Il faudrait que… », qu’en sera-t-il à notre niveau personnel ?

Armel Job, écrivain © croire.la-croix.com

« En des effets pernicieux de la crise, c’est qu’elle a insinué en nous la crainte de l’autre. Dès que les relations se normaliseront, je ferai de mon mieux pour contribuer modestement à rétablir la confiance entre nous, en disant bonjour, en souriant, en prenant le temps d’une conversation avec des inconnus. Il n’y a pas que les virus qui se propagent, la confiance peut être communicative. »

Armel Job, écrivain

Paru dans la Libre Belgique du 3 mai pages 41-42