Traitement de choc

Joseph BURGRAFF, qui a des attaches dans la région de Paliseul, est religieux dans la congrégation missionnaire des Pères Spiritains. Les Spiritains, appelés également missionnaires du Saint-Esprit, forment une congrégation cléricale missionnaire particulièrement développée en Afrique.

« Joyeux dans l’Espérance » est un bulletin trimestriel des Pères Spiritains

Chaque trimestre, il publie un bulletin d’amitié intitulé “Joyeux dans l’Espérance”. Il y signe des éditos toujours pleins de sens et… d’Espérance. Nous vous proposons de publier sur notre site, à fréquence régulière, les éditos du Père Joseph BURGRAFF.

 

+++++++

Joyeux dans l’Espérance

Trait d’union entre les Spiritains et leurs amis, familles, bienfaiteurs

Traitement de choc

Ne nous laissons pas voler l’enthousiasme missionnaire !

Si le pape François aime parler de l’enthousiasme missionnaire (dans « La Joie de l’Evangile », et dans de nombreuses autres interventions…), il n’hésite pas non plus à parler de son contraire ou de ce qui menace et tue cet enthousiasme : une accentuation de l’individualisme, une crise de ferveur ou une crise d’identité… Tout cela conduit à un certain désenchantement, et parfois à un vrai complexe d’infériorité.

Je retrouve des traces de cela dans notre actualité et dans tout ce qui secoue l’Eglise ces derniers temps : révélations étonnantes, scandales à répétition… Qui ose encore se dire catholique ? Qui oserait se dire missionnaire ? On adopte facilement un profil bas, on longe les murs…

C’est ce que le pape évoque quand il parle de l’acédie, de l’acédie spirituelle. Un terme qui revient de derrière les fagots, mais un thème qui revient régulièrement sous la plume de l’évêque de Rome. Il en parle comme d’une sorte de maladie, une maladie de l’âme.

C’est grave, docteur ?

Et d’abord : qu’est-ce que l’acédie ? Le pape la décrit comme une tentation ou une maladie paralysante qui nous guette.
Exemple : être abattu par l’incendie d’une cathédrale. Ou écouter les prophètes de malheur qui annoncent toujours des catastrophes inéluctables comme si le monde était près de sa fin ! Comme si Dieu nous avait abandonnés.

Exemple encore : des prêtres, des religieux qui se préoccupent avec obsession de leur temps personnel, cherchant à se préserver des espaces d’autonomie. Le problème ne vient pas toujours (mais parfois…) d’excès d’activité, ce sont surtout les activités mal vécues… Une acédie pastorale, aux causes et aux manifestations multiples. Au terme : fatigue générale, découragement, tristesse, pessimisme stérile. Manque de vision, manque de projet… A noter quand même, au passage, que cette maladie n’est pas l’apanage des prêtres et des religieux…

L’antidote c’est de nous laisser porter par le dynamisme des disciples-missionnaires, oser accueillir la Bonne Nouvelle et la vivre, oser en être le témoin. Devenir non un prêcheur, mais un Evangile vivant. Donner des mains à l’Evangile. Par mes mains et ma vie, révéler le visage du Christ à ceux qui ne le connaissent pas. Ecouter, rencontrer, faire connaissance, créer du lien, s’attacher à une communauté chrétienne. Cesser de considérer l’Eglise comme un musée dont nous serions les gardiens, mais comme une maison aux portes ouvertes, accueillante à tous et certainement aux blessés de la vie. Devenir des pierres vivantes de nos églises et cathédrales. Oser sortir, aller aux périphéries. Oser se laisser emporter par l’Esprit de Jésus. Allez en Galilée, je vous y précède…

Que vos choix reflètent vos espoirs, non vos peurs ! disait Nelson Mandela.

Nous choisissons pour la mission, pour la sortie, pour la joyeuse espérance. Au pas, à la main du Ressuscité qui nous rejoint sur la route.

Père Joseph BURGRAFF

Faites-nous part de votre commentaire !

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s