Résister, c’est être artisan de paix.

Le père Pedro Opeka, missionnaire à Madagascar, se bat contre la pauvreté avec son association Akamasoa depuis presque 50 ans. Une mission que le prêtre qualifie lui-même de combat, appelant chacun à entrer en résistance contre l’indifférence à la misère qui nous entoure. Aleteia l’a rencontré fin novembre lors de son passage à Paris.

Une poignée de main vigoureuse et un regard vif. Une voix aux accents chauds qui rappelle les couleurs de son Argentine natale. Le père Pedro, 74 ans est missionnaire à Madagascar depuis presque 50 ans. Il est venu nous revoir à la rédaction de Aleteia pour parler du combat de sa vie : la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Éternel révolté, il exhorte chacun, dans son nouvel ouvrage Résiste ! (Éditions du Rocher), à faire sien cet engagement au service du pauvre.

Le père Pedro dans les locaux d’Aleteia le 30 novembre 2022. Copie d’écran Aleteia.

Aleteia : À quoi faut-il résister ?
Père Pedro : On doit résister à toutes les formes d’injustice, à toute oppression de l’être humain. À la fois à la pauvreté et à la tristesse. La pauvreté est une injustice, elle n’est pas tombée du Ciel, elle vient des hommes, de chacun de nous parce que nous n’avons pas pris nos responsabilités. Nous avons laissé une partie de nos frères et sœurs sur le chemin du progrès. C’est aussi résister à la dépression, au désespoir. Dieu sait combien de personnes aujourd’hui vivent un quotidien triste et morose. 

C’est un courant très puissant que celui de l’indifférence, du chacun pour soi, de l’individualisme. Cela ne mène pas au vrai bonheur.

Est-ce un devoir pour les chrétiens de résister ? 
C’est un devoir pour tout être humain mais, quand on se dit chrétien, c’est une raison de plus de faire quelque chose pour ses frères. 

Vidéo du Père Pedro

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Le Père Pedro, l’homme qui fait des miracles

Pointure de l’altruisme, l’incroyable père Pedro. Il récolte des fonds pour la ville qu’il a fondée à Madagascar. Étonnant de détermination.

Ce lundi soir, le père Pedro était à Arlon. Le missionnaire argentin d’origine slovène est venu en l’église Saint-Martin d’Arlon.

Parti de rien, il a transformé une décharge et une carrière en véritable cité proprette. Avec dispensaire et école secondaire. Fierté dans sa voix, quand il évoque la création d’une université. Le religieux catholique lazariste a fondé Akamasoa. « Les Amis sincères », une appellation à l’image de l’homme. Depuis, plus de 500.000 personnes démunies ont bénéficié de son aide. Akamasoa, c’est 3.000 maisons, une trentaine d’écoles neuves.

Photo L’Avenir du Luxembourg

Père Pedro, vous êtes à Arlon, vous avez 74 ans, ce qui fait votre force ?

L’Évangile, la force d’un homme révolutionnaire qui était Jésus, qui a donné sa vie pour les pauvres. On l’a tellement édulcoré, on l’a enfermé dans une église. J’essaie de l’imiter, c’est tout !

Ce que vous avez créé ?

Une ville de l’amitié, de l’espérance qui fait 25.000 habitants, une oasis d’espérance. Et on peut en créer partout, il faut avoir de la conviction, de la volonté et de la persévérance. 50 ans qu’on combat. Je lutte au milieu d’un peuple qui m’a fait confiance et en qui, je fais confiance.

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