
Le père Guy Gilbert, invité par le Comité Culturel Paul Verlaine, a durant le week-end du 13 – 14 avril animé une conférence et célébré la messe du dimanche des Rameaux à Paliseul.
Prêtre-éducateur depuis plus de 50 ans, Guy Gilbert aide quotidiennement des jeunes en perdition. La bergerie de Faucon, qu’il a restaurée en Provence, les accueille et leur offre la chance d’une nouvelle vie grâce à un encadrement compétent.
Au cours de la conférence et lors de la messe concélébrée, 3 maîtres-mots ont articulé tout son discours : amour, pardon-miséricorde et prière.
AMOUR
Né dans une famille de 15 enfants (8 filles et 7 garçons), Guy Gilbert reçoit un amour immense de ses parents. « Avant de découvrir l’amour de Dieu, j’ai découvert l’amour de mes parents. »
Il entre au séminaire à 13 ans. A 25 ans, il est appelé pour la guerre d’Algérie en tant qu’infirmier. Il y découvre la haine, le racisme.
Il termine son séminaire à Saintes (Fr) et à Blida (Algérie). Quand il y arrive, 20.000 chrétiens sont partis : la valise ou le cercueil ! Là il y découvre sa vocation et le pourquoi il est destiné.
Il revient en France, crée avec 6 prêtres une association qui cherche les jeunes dans la rue de Paris. Il remplace son clergyman par son célèbre blouson noir. Ainsi il aide avec son association les jeunes à sortir de la violence et de la misère de la rue.
Depuis 46 ans, Guy Gilbert a aménagé la bergerie de Faucon dans les Alpes de Haute-Provence, pour s’extraire de temps à autre de l’enfer et de la violence de la rue de Paris. Au départ d’une ruine, cette bâtisse a été reconstruite par les jeunes. Cette association laïque, 17 collaborateurs, accueille les jeunes en grandes difficultés minés par la violence. Cette bergerie contient 120 animaux. A Faucon, on cultive, on maçonne, on s’occupe des animaux, on vit au rythme des fêtes profanes ou religieuses. Guy Gilbert dira : « L’amour des jeunes pour les bêtes leur permet de lentement apprivoiser l’amour humain. »
Il commencera son homélie par ces mots : « Vivez de telle façon, qu’à votre seule façon d’agir, on puisse dire que Dieu habite votre vie. Soyez des prophètes de l’amour. » Il dira aussi plus tard : « La messe, c’est faire descendre l’amour dans l’Eucharistie. »
A sa mère, quelques instants avant sa mort, « Maman, vous nous avez donné avec papa, l’amour. Vous nous avez donné l’essentiel. Je te bénis pour cette action. » Et elle est morte.