Qu’est-ce que l’Assomption, cette grande fête que célèbrent les Chrétiens ?

En cette fête de l’Assomption, qui associe pleinement Marie à la victoire de son Fils sur la mort, l’Église belge est mise à l’honneur : le pape François se rendra fin septembre chez nous. Avec le Grand-Duché, la Belgique est la seule nation d’Europe occidentale honorée d’une visite officielle de sa part.

Notre-Dame de Beauraing ou Notre-Dame au cœur d’Or

C’est un fait : saint Jean-Paul II et le pape François ont des profils et des options pastorales contrastés. Ils se rejoignent pourtant par nombre de traits, dont la dévotion à Notre-Dame. Ainsi le grand « M » signant le blason du pontife polonais et le désir de son successeur argentin, d’être inhumé dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeur, plutôt qu’à Saint-Pierre. Ainsi toujours, l’attachement du pape jésuite à l’image de « Marie qui défait les nœuds ». Dans chacune de ses correspondances, Jorge Bergoglio envoyait une reproduction du tableau (XVIIIe siècle), se trouvant à Augsbourg en Bavière. Nommé évêque, la peinture sera l’image-souvenir de son ordination. Comme cardinal-archevêque de Buenos Aires, il en répandra la dévotion dans toute l’Amérique latine. Le futur pape avait parfaitement saisi que la Mère de Dieu, est celle qui aide à délier les nœuds de l’âme et du cœur.

En cette époque de matérialisme et de sécularisation, il est heureux que l’Église reçoive pour la guider, un pape nourrissant une dévotion forte à la Mère de Dieu. Et ceci, non pas par pieuse habitude, mais au nom du poids ecclésial qui repose sur les épaules du successeur de l’apôtre Pierre. Le chrétien ne vit pas que de grandes et belles idées. Il a besoin de concret pour avancer sur le chemin de la foi. Et Marie offre très concrètement à celle ou celui qui la prie, un cœur ecclésial. La mère terrestre de Jésus de Nazareth est aujourd’hui la mère céleste du corps entier du Christ, qui est Son Église. Dès lors, à la manière de toutes les mamans, Marie éduque ceux qui l’invoquent à avoir un cœur qui aime l’Église, telle qu’elle s’offre à nous – avec ses blessures et pauvretés.

Marie est donc le vaccin, par excellence, contre toutes les « idéologies chrétiennes » qu’elles soient progressistes ou conservatrices. Je suis d’ailleurs frappé par la similitude d’âme entre les militants acharnés d’un « Concile Vatican III tout de suite » et les fidèles nostalgiques d’un retour au « bon vieux temps de Vatican I » : il y a chez les uns comme chez les autres, une même insatisfaction chronique à assumer la vie en Église au présent et une tristesse spirituelle, qui étouffe la joie chrétienne. Me vient ici la prière de saint Bernard de Clervaux : « Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie Marie. Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie. Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie. » Marie, bonne Mère du Ciel, accompagne notre humanité abîmée par le péché, pour patiemment la conformer au cœur de Son Fils. Marie, Mère de l’Église, accueille la vie si souvent tiède et décevante de nos communautés chrétiennes, pour la conduire avec douceur sur les chemins de l’Évangile.

En cette fête de l’Assomption, qui associe pleinement Marie à la victoire de son Fils sur la mort, prions pour notre Église, toute à la fois pauvre et sainte. Et pour le successeur de Pierre placé à sa tête. Fin septembre, François se rendra en Belgique : avec le Grand-Duché, seule nation d’Europe occidentale honorée d’une visite officielle de sa part. Soyons nombreux à nous associer à cet événement. Le Pape célèbre ainsi les 600 ans de l’université dédoublée de Louvain, placée sous le patronage de Notre-Dame, Siège de la sagesse. Il vient aussi à la rencontre d’un pays multiculturel, où Marie est priée dans toutes les langues, à Scherpenheuvel, Beauraing, Banneux,… Prions l’Esprit d’accompagner le pape François dans sa charge d’enraciner l’Église, avec Marie, sous la croix.

Une chronique d’Eric de Beukelaer, prêtre

Faites-nous part de votre commentaire !