Joyeux dans l’Espérance

« Joyeux dans l’Espérance » est un bulletin trimestriel des Pères Spiritains

Le Père Joseph BURGRAFF publie, chaque trimestre, un bulletin d’amitié intitulé “Joyeux dans l’Espérance”, trait d’union entre les Spiritains, leurs amis,  familles et bienfaiteurs.

Nous vous proposons l’éditorial de juin 2020.

Voici que je fais toute chose nouvelle.

Début mars, je vous partageais l’espérance et la joie de toute notre congrégation qui prépare un chapitre général comme un nouveau départ : Il faut oser la nouveauté. Toute la congrégation est mobilisée pour travailler le volumineux rapport de notre supérieur Général qui reprend, en introduction tous les appels du Pape François : une Église pauvre pour les pauvres, qui donne une place aux femmes, qui ose se lancer dans les grands chantiers actuels de l’évangélisation en monde sécularisé : œcuménisme, dialogue avec les autres religions, respect de la création, accueil de migrants… Ce rapport ouvre des horizons nouveaux, qui font rêver (et pourquoi pas ?).

Mais en ce mois de Mars, tout s’arrête. Vide, solitude, peur, questions. Confinement. Tout le pays, et nous ne sommes pas les seuls, fait cette expérience inédite qui désoriente et inquiète. On a l’impression de pédaler dans le vide ; la solitude s’installe et fait peur. Nous recevons une masse d’informations chiffrées où il est difficile de se retrouver. Avec, en plus, la question de savoir si ces informations sont fiables. Une menace, une guerre… de l’information et des fausses nouvelles. Nous sommes pris en otage, pire qu’une prison, car nous n’avons pas de terme prévu…

Même nos communautés paroissiales sont confinées. Le Carême et les fêtes de Pâques se passent sans rassemblements. Les spiritains de Gentinnes ont célébré portes fermées. Le confinement agit comme un révélateur : nous avons besoin de contacts humains. Tout le matériel électronique de communication limite les dégâts, mais ne remplace pas le contact.

Il n’y a pas que du négatif, loin de là ! Les nouvelles initiatives foisonnent dans les paroisses et les communautés chrétiennes… Les téléphones chauffent et viennent rompre l’isolement. Des bénévoles font les courses, d’autres ouvrent leurs portes à des migrants qui sont réduits à dormir dans les bois ou sous les ponts. C’est le temps des héros qui ne mesurent pas, qui donnent, qui se donnent.

Il est donc possible d’apprivoiser la solitude ? D’en faire une opportunité ? Le temps de désert, de quarantaine… devient un temps de création, une préparation pour un nouveau départ.  S’arrêter, faire le point, revoir la trajectoire… Trouver des nouveaux chemins de vie, de solidarité, de partage. De bonheur partagé. Constater avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : « il n’y a pas que le virus qui est contagieux ; la solidarité aussi est contagieuse »

En nous annonçant le report du Chapitre général, notre supérieur nous rappelle l’attitude du Père Libermann qui savait attendre : Soyons patients et mettons notre confiance en Dieu. Le chapitre n’aura pas lieu en juin 2020, mais le processus est lancé : dès à présent, nous nous ouvrons à la nouveauté, nous la préparons, nous l’accueillons.

La Journée Kongolo, elle aussi à dû être supprimée. Mais la Pentecôte reste notre grande fête, celle de la nouveauté offerte par Dieu lui-même : Viens, Esprit Saint, et renouvelle la face de la terre. L’Esprit vient rétablir nos liens vitaux : liens d’humanité, liens d’amitié, liens de foi. Vive la générosité, vive la solidarité ! C’est cela la nouveauté qui nous est proposée.

La réalité nous invite à l’humilité et à la modestie. Et à l’audace de la foi et de l’espérance. Nous ne savons pas tout, nous ne comprenons pas tout, nous sommes habités par des questions, ou des angoisses : de quoi sera fait demain ? Toutes les questions laissent une large place à l’espérance.

Oui, nous choisissons de ne pas hurler avec les loups, mais de nous lancer dans cette nouveauté. Plus que jamais il faut oser la nouveauté. Et aussi oser l’espérance. Parce que, avant toute démarche de notre part, Dieu nous a choisis, chacune, chacun de nous : « Ne crains pas, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Je suis ton Dieu, tu comptes beaucoup à mes yeux et je t’aime ».

Père Joseph BURGRAFF

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