
Détails pratiques de la prochaine lecture aimante et priante de la Parole de Dieu, LECTIO DIVINA.
« Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite », a écrit avec justesse et délicatesse saint Grégoire de Nysse, théologien mystique et père de l’Église décédé en 394.
- Fréquence : une fois par mois
- Jour : le 1er vendredi du mois
- La lecture priée ensemble : l’évangile du dimanche suivant
- Prochaine réunion : ce vendredi 3 mai à 19h00.
- Local : la chapelle Saint Roch à Paliseul
Que vous soyez habitué de la Lectio, novice ou tout simplement curieux, soyez les bienvenus !
Support écrit pour ce 3 mai 2019
Lecture aimante et priante de la Parole de Dieu
1) La « mise en condition spirituelle » pour la lectio divina
- La maîtresse de maison allume la bougie
L’animateur (ou une autre personne déléguée) lance l’invocation à l’Esprit Saint : Roi du ciel, Consolateur, Esprit de vérité, toi qui es partout présent et qui remplis tout, trésor de biens et Donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, toi qui es bonté.
- L’animateur lit une première fois le texte, en le commentant ou en donnant une explication succincte : Jn 21, 1-14: En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : «Je m’en vais à la pêche.» Ils lui répondent: «Nous aussi, nous allons avec toi.» Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit: «Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger?» Ils lui répondirent : «Non.» Il leur dit: « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez.» Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : «C’est le Seigneur!» Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : «Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre.» Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors: «Venez manger.» Aucun des disciples n’osait lui demander: «Qui es-tu?» Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche; il prend le pain et le leur donne; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
–Le contexte de du texte : La fin du chapitre 20 de l’évangile selon st. Jean est une conclusion tellement évidente que la plupart des spécialistes pensent que le chapitre 21 a été ajouté plus tard. Son insertion à cet endroit est d’ailleurs maladroite, dans la mesure où le récit semble ignorer les précédentes manifestations de Jésus. Le chapitre 21 donne un prolongement ecclésiastique à un évangile à dominante christologique. Entre l’évangile centré surtout sur la figure de Jésus, qui se conclut au chapitre 20, et le prolongement du chapitre 21, il n y a pas opposition, mais « mise en Eglise de l’Evangile ». (J. ZUMSTEIN). L’apparition de Jésus est présentée au début et à la fin comme une « manifestation » (v.1. 14). Ainsi est posée, malgré la différence de nature, une continuité entre les manifestations du Jésus terrestre (2, 11 ; 17, 6) et celle du glorifié – ressuscité.
-La pêche infructueuse (21, 2-3): Jean a conservé le souvenir d’apparition en Judée et en Galilée. Ce retour des disciples à leur activité antérieure de pêcheurs pourrait faire référence à la dispersion qui a suivi la mort de Jésus et qu’il avait prédite (16, 32). La parenthèse étant fermée, chacun a repris son métier. L’insuccès de la pêche peut symboliser la désillusion et l’infécondité, la stérilité de leurs actions en l’absence de Jésus. Quelques-uns des sept acteurs (même si Nathanaël ne fait pas partie des Onze) sont parmi les plus importants de l’évangile de Jean à qui Jésus a commencé à se manifester (1, 35-51). La scène est présentée comme une « manifestation » adressée aux disciples, la dernière avant l’envoi de Simon-Pierre comme pasteur de l’Eglise.
Intervention du Seigneur (21, 4-9) L’identité de Jésus sur le bord du lac n’est connue que des seuls lecteurs. Une telle méconnaissance de la part des disciples surprend après les manifestations de Jésus au chapitre 20. Ce trait confirme l’indépendance à l’origine de ce chapitre, qui pouvait décrire la première apparition de Jésus après sa résurrection. La non-reconnaissance de Jésus ressuscité veut signifier la transformation opérée en Jésus par la Résurrection. Elle est décrite de diverses façons dans les récits évangéliques. Ici ni la présence physique de Jésus ni sa parole ne permettent de l’identifier : ce sera le signe qui ouvrira les yeux du disciple que Jésus aimait.
Pierre se détache du groupe, manifestant ainsi sa fougue traditionnelle. La scène prépare sa mise à part pour « paître le troupeau ». Avec le disciple que Jésus aimait, il est personnage central du récit au point que les autres disciples jouent le rôle de figurants et même disparaissent à partir du verset 5. Sur la parole de Jésus, Simon-Pierre retourne au filet, exerçant sa prééminence de pasteur (qui sera confirmé plus loin) en tirant ce filet lourd de 153 poissons. La précision du chiffre étonne, au point que plusieurs commentateurs en ont cherché la valeur symbolique. D’après st. Jérôme, cela pourrait signifier la plénitude, puisque les zoologistes grecs ont répertorié 153 espèces de poissons. Le lecteur moderne retiendra surtout la grandeur et la précision du chiffre, qui pourraient avoir comme but de souligner la puissance de Jésus et d’appuyer l’exactitude du témoignage. Ainsi le motif de la mission se donne à lire dans cette plénitude de la pêche, réalisation anticipée du programme missionnaire de Mt 28, 19 : « De toutes les nations faites des disciples ».
Le repas (21, 10-14) Lorsque la pêche est achevée, Jésus prépare pour ses disciples le repas, fait de pain et de poisson. Mystérieusement, tout est prêt, avant même que les fruits de la pêche aient été accessibles à Jésus. Le repas fait de « pain et poisson » ne correspond pas aux éléments du repas eucharistique ; pourtant la formule « il prend du pain et leur donne » est la même qu’à la multiplication des pains en 6, 11. Les Pères de l’Eglise, tel st. Augustin, verront là la figure du Christ : « le poissons cuit, c’est le Christ qui a souffert et il est le pain qui est descendu du ciel ». Dans l’iconographie primitive, pains et poissons symbolisent le repas eucharistique. Ainsi, à travers ce récit, st. Jean indique à ses lecteurs que leurs célébrations eucharistique (les messes) prolongent et actualisent ce qu’ont connu les premiers témoins de la Résurrection. Dans leur ministère mais aussi dans leurs tâches humaines, les croyants doivent savoir que Jésus ressuscité les attend et leur prépare ce repas qui les nourrit et leur permet de le rencontrer.
- L’animateur (fait) acclame(r) l’évangile par un chant tel que Gloire au Christ, Parole (Sagesse, Louange) éternelle du Dieu vivant ! repris par tous
2) Les étapes de la lectio divina
- A) Écoute de la Parole : ECOUTER
- À la demande de l’animateur, un participant proclame la Parole.
- En silence, chacun prend le temps d’écrire (ou de souligner) l’un ou l’autre mot ou passage qui le rejoint.
- Chacun, quand il a fini, pose son stylo.
- Chacun partage, à tour de rôle, s’il le souhaite, et lentement, les mots ou passages qu’il a écrits (ou soulignés) (ce peut n’être qu’un seul mot). Pour parler, il ou elle prend en main son stylo.
- B) Accueil de la Parole que le Seigneur adresse à chacun : MEDITER
- À la demande de l’animateur, un autre participant (l’animateur veillera à alterner entre homme et femme) proclame à nouveau la Parole.
- En silence, chacun écrit le « message» qu’il reconnaît comme venant du Seigneur pour lui personnellement. Par exemple, j’écrirai : moi, XX, Jésus, aujourd’hui, je te dis que je serai toujours à tes côtés.
- Chacun, quand il a fini, pose son stylo.
- Chacun partage, à tour de rôle, s’il le souhaite, le « message » reçu.
- C) Réponse de prière à la parole reçue : PRIER
- À la demande de l’animateur, un troisième participant proclame, une fois encore, la Parole.
- En silence, chacun écrit la réponse qu’il veut faire au Seigneur. Par exemple, j’écrirai : Jésus, moi, XX, je te dis merci de me donner ta paix.
- Chacun, quand il a fini, pose son stylo.
- Chacun partage, à tour de rôle, s’il le souhaite, la prière qu’il a adressée au Seigneur.
3) La conclusion à la lectio divina
L’animateur invite à la prière universelle : chacun peut, s’il le souhaite, mentionner des personnes ou des groupes pour lesquels intercéder. Tous prient ensemble en se donnant la main. Notre Père qui es dans la rue, dans notre vie quotidienne, partout dans nos luttes, que ton nom et ton message soient reconnus. Que ta justice soit faite. Que le partage soit vécu comme tu nous l’as montré. Que cesse l’oppression et l’exploitation des hommes et que la dignité de tous soit reconnue. Donne-nous la force de continuer ce que tu as commencé. Montre-nous comment construire une société nouvelle. Délivre-nous de notre suffisance et de toute soif de pouvoir. Donne-nous le courage de résister à l’attrait de l’argent. Que le regard de Jésus nous aide à dépasser nos frontières. Et arme-nous d’une solidarité à toute épreuve. Amen