
Détails pratiques de la prochaine lecture aimante et priante de la Parole de Dieu, LECTIO DIVINA. Il ne s’agit donc pas d’un échange ou d’un partage d’évangile !
- Fréquence : une fois par mois
- Jour : le 1er vendredi du mois
- La lecture priée ensemble : l’évangile du dimanche suivant
- Prochaine réunion : ce vendredi 5 avril à 19h00.
- Local : la chapelle Saint Roch à Paliseul
Que vous soyez habitué de la Lectio, novice ou tout simplement curieux, soyez les bienvenus !
Support écrit pour ce 5 avril 2019
Lecture aimante et priante de la Parole de Dieu
1) La « mise en condition spirituelle » pour la lectio divina
- La maîtresse de maison allume la bougie
L’animateur (ou une autre personne déléguée) lance l’invocation à l’Esprit Saint : Roi du ciel, Consolateur, Esprit de vérité, toi qui es partout présent et qui remplis tout, trésor de biens et Donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, toi qui es bonté.
- L’animateur lit une première fois le texte, en le commentant ou en donnant une explication succincte : Jn 8, 1-11
En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus: «Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu?» Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit: «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.» Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda: «Femme, où sont-ils donc? Personne ne t’a condamnée?» Elle répondit: «Personne, Seigneur.» Et Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.»
–Le contexte de du texte : Cette perle des récits évangéliques a failli se perdre. En effet elle est absente des premiers manuscrits de Jean et les grand témoins de IIIe et IVe siècle. La tradition orientale ne la connaît pas avant Xe siècle. En Occident, cependant on trouve ce texte dans quelques manuscrits latins dès Ve siècle. St. Jérôme l’a conservé dans la Vulgate. Pourtant cette histoire était connue dans l’Eglise primitive. Le récit certainement authentique, aura vraisemblablement effrayé par son ouverture certains responsables de l’Eglise primitive. L’adultère était considéré comme un des rares péchés pour lesquels une pénitence publique était nécessaire et qui ne pouvait être remis qu’une seule fois dans la vie. Le comportement de Jésus à l’égard de la femme adultère aura pu paraître à certains (qui oubliaient « va et ne pèche pas ») comme une indulgence excessive face à l’infidélité conjugale.
– Jésus le Maître : Jésus est placé d’entrée dans une position d’autorité et d’enseignant. Il est dans le Temple de bon matin et il enseigne à tout le peuple. Plus qu’un contenu, c’est l’acte même d’enseigner, c’est-à-dire d’interpréter la Loi avec sagesse, qui est ici mis en valeur : Il est Maître et c’est précisément sur ses qualités de Maître qu’il sera soumis à une épreuve.
Le procès (v. 8, 3-9) L’opposition entre les scribes et les pharisiens, interprètes officiels de la Loi, et Jésus est d’emblée marquée : « Dans la loi, Moïse nous a prescrit… et toi, qu’en dis-tu ? » D’après la Loi l’adultère entraîne la condamnation à mort sans que le mode soit spécifié (Lv 20, 10). La lapidation était le mode normal de mise à mort chez les Juifs. Pourquoi conduisent-ils la femme vers Jésus ? De toute façon le piège est redoutable et apparemment infaillible : si Jésus s’associe à la condamnation réclamée par la loi mosaïque, il entre en rébellion contre le pouvoir romain (après l’année 30 les Romains avaient enlevé aux Juifs le pouvoir de porter une sentence de mort). Du même coup il contredit la part la plus subversive de son enseignement qui parle d’un Dieu de miséricorde. Mais s’il ne le fait pas, il s’oppose à Moïse, l’autorité suprême.
Jésus et la Loi La réponse de Jésus est habile et, au-delà de son habileté, elle est ouverture vers la vie et non enferment dans la mort. D’abord elle se fait silence. Jésus est resté assis, et à leur première question, il ne répond que des graffiti sur le sol. Jésus trace des traits sur le sol pour faire durer le silence donnant tout son poids au jugement à venir. Devant l’insistance des juges, Jésus les renvoie à leur propre condition de pécheur devant cette loi qu’ils brandissent : « que celui qui n’a jamais péché… », et ils s’en vont vaincus. Seuls restent celui qui n’a pas péché et celle dont le péché est public (st. Augustin : malheureuse et miséricorde).
Jésus et la femme L’affrontement et la controverse prenant fin, le récit pourrait s’achever. Ce fut le cas sur l’impôt à César. Mais ici l’appât n’est pas un objet matériel sans âme, simple monnaie d’échange comme une pièce d’argent, mais un être humain, humilié, une femme sans avenir, enfermée dans un cercle de mort. Les accusateurs s’en sont allés sans avoir jamais adressé la parole à la femme. Ils l’ont enfermée dans le cercle de leur jugement. Le cercle s’est ouvert mais elle y reste enfermée: «la femme était toujours là au milieu du cercle ». Pour qu’elle en sorte, il faut quelqu’un qui lui parle et lui permette de sortir de l’enferment de son péché : «Va et ne pèche plus». Elle est devenue quelqu’un qui a un avenir. La Loi n’est pas effacée comme certaines interprétations pourraient le craindre : elle est devenue « humaine », chemin de vie et de rachat. Jésus s’est révélé comme Maître de sagesse et d’humanité. Les saints ont leur histoire et les pécheurs (pardonnés) leur avenir.
- L’animateur (fait) acclame(r) l’évangile par un chant tel que Gloire au Christ, Parole (Sagesse, Louange) éternelle du Dieu vivant ! repris par tous
2) Les étapes de la lectio divina
- A) Écoute de la Parole : ECOUTER
- À la demande de l’animateur, un participant proclame la Parole.
- En silence, chacun prend le temps d’écrire (ou de souligner) l’un ou l’autre mot ou passage qui le rejoint.
- Chacun, quand il a fini, pose son stylo.
- Chacun partage, à tour de rôle, s’il le souhaite, et lentement, les mots ou passages qu’il a écrits (ou soulignés) (ce peut n’être qu’un seul mot). Pour parler, il ou elle prend en main son stylo.
- B) Accueil de la Parole que le Seigneur adresse à chacun : MEDITER
- À la demande de l’animateur, un autre participant (l’animateur veillera à alterner entre homme et femme) proclame à nouveau la Parole.
- En silence, chacun écrit le « message» qu’il reconnaît comme venant du Seigneur pour lui personnellement. Par exemple, j’écrirai : moi, XX, Jésus, aujourd’hui, je te dis que je serai toujours à tes côtés.
- Chacun, quand il a fini, pose son stylo.
- Chacun partage, à tour de rôle, s’il le souhaite, le « message » reçu.
- C) Réponse de prière à la parole reçue : PRIER
- À la demande de l’animateur, un troisième participant proclame, une fois encore, la Parole.
- En silence, chacun écrit la réponse qu’il veut faire au Seigneur. Par exemple, j’écrirai : Jésus, moi, XX, je te dis merci de me donner ta paix.
- Chacun, quand il a fini, pose son stylo.
- Chacun partage, à tour de rôle, s’il le souhaite, la prière qu’il a adressée au Seigneur.
3) La conclusion à la lectio divina
L’animateur invite à la prière universelle : chacun peut, s’il le souhaite, mentionner des personnes ou des groupes pour lesquels intercéder. Tous prient ensemble en se donnant la main.
Notre Père qui es dans la rue, dans notre vie quotidienne, partout dans nos luttes, que ton nom et ton message soient reconnus. Que ta justice soit faite. Que le partage soit vécu comme tu nous l’as montré. Que cesse l’oppression et l’exploitation des hommes et que la dignité de tous soit reconnue. Donne-nous la force de continuer ce que tu as commencé. Montre-nous comment construire une société nouvelle. Délivre-nous de notre suffisance et de toute soif de pouvoir. Donne-nous le courage de résister à l’attrait de l’argent. Que le regard de Jésus nous aide à dépasser nos frontières. Et arme-nous d’une solidarité à toute épreuve. Amen.