Les grands-parents, témoins de la foi (2/2)

Sur une initiative du pape, le 25 juillet prochain sera consacré aux grands-parents et aux personnes âgées. En ce monde de transformations et de diminution de la pratique religieuse, voilà l’occasion pour le journal « Dimanche » de s’interroger sur leur implication dans la transmission de la foi à la jeune génération.

Entre deux confessions religieuses : la tolérance au quotidien.

Lorsque sa fille épouse un homme d’une autre confession, Marie s’inquiète quelque peu. Ce fut pourtant le début d’une belle histoire de rencontre et de dialogue…

« Respect et dialogue, voilà les 2 clés d’un bonheur partagé. Plus que des paroles, ce sont les gestes et les attitudes qui traduisent les convictions. » Photo Journal Dimanche

C’est une belle histoire que celle de Marie* : une ouverture au mode de vie et à la foi des autres. Revenons quelques années en arrière. Sa fille cadette, Bernadette *, décide d’épouser Marco*. A priori, rien de déroutant, si ce n’est que Marco est musulman. Pour une ancienne maman catéchiste, accepter que sa fille ne se marie pas religieusement est une première épreuve. L’autre, c’est celle d’une belle-famille très engagée dans une autre religion. Le temps des fiançailles et du mariage civil a été un passage éprouvant, tant pour Bernadette et son mari que pour leur fille. La peur n’était pas absente, face aux beaux-parents très estimés par Marco. Allaient-ils imposer un mode de vie ? Depuis son pèlerinage, la mère de Marco avait pris le voile. Qu’en serait-il de Bernadette ? « Le plus dur, c’est le fait que les enfants n’ont pas été baptisés« , reconnaît Marie. Au fil des années et des naissances, elle observe pourtant qu’une grande tolérance s’est développée entre les deux familles. C’est même devenu une habitude que la mère de Marco lui envoie un SMS pour lui souhaiter un Joyeux Noël. Du coup, Marie lui adresse, de temps à autre, un message, par exemple à l’occasion de la fin du ramadan. La clef de réussite de tous ces échanges tient, avant tout, au respect. « C’est réciproque« , se réjouit Marie. « Pourquoi serions-nous mieux qu’eux ? Chacun poursuit son chemin. Les enfants choisiront plus tard s’ils mangent de la saucisse ou pas ! » Le dialogue, voilà la seconde clef d’un bonheur partagé. Ainsi, le ramadan est-il suivi par le père qui refuse toutefois de l’imposer à sa propre famille, même si sa fille aînée vient de s’y essayer trois jours, pendant un congé scolaire. Voilà, pour Marie, l’occasion de comparer le ramadan au carême, en soulignant la préparation à la fête de Pâques.

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Les grands-parents, témoins de la foi (1/2)

Sur une initiative du pape, le 25 juillet prochain sera consacré aux grands-parents et aux personnes âgées. En ce monde de transformations et de diminution de la pratique religieuse, voilà l’occasion pour le journal « Dimanche » de s’interroger sur leur implication dans la transmission de la foi à la jeune génération.

Anne-Michèle et Patrick Lovens ont 15 petits-enfants. Et avec chacun d’eux, ils veulent tisser un lien personnel. Serait-ce une manière de leur offrir ce qu’ils ont de meilleur ?

Alors que de nombreux parents prennent leurs distances avec une pratique religieuse régulière, des grands-parents jouent le rôle de témoins de la foi, plus ou moins discrets, auprès de leurs petits-enfants. Un engagement souvent naturel et implicite, qui mène à de belles complicités.  » Ce qu’on veut partager ? Des contacts fréquents !  »  © Photo Pixabay

Pour son cours de religion, en rhétorique, Louise avait préparé un plaidoyer en faveur de la vie. Elle n’a pas manqué, ensuite, d’en discuter avec ses grands-parents. Quand le petit Mathias a vu un film sur les origines du monde, il a fait part de son étonnement auprès de ses grands-parents :  » N’est-ce pas Dieu qui a créé tout cela ?  » Et lorsque Louise, cinq ans, a accompagné ses grands-parents à la messe, elle a tenu à les interroger :  » Mais au fond, où donc est Dieu ?  » Des histoires comme ça, ils peuvent en raconter tout plein. Pas seulement parce que les quatre enfants d’Anne-Michèle et Patrick ont eu, au total, pas moins de 15 enfants. Surtout parce que, pour ces jeunes septuagénaires, chacun d’eux est unique et important.  » Ce qu’on veut d’abord partager avec nos petits-enfants, c’est des contacts fréquents « , insiste Anne-Michèle.  » En se voyant, en se téléphonant, via WhatsApp… Et même pendant le Covid ! Pour nous, il est important de nous intéresser à eux, à ce qu’ils font, à leurs travaux scolaires… En fait, depuis que nous sommes mariés, la famille est notre priorité. « 

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L’entraîneur qui a la foi !

Roberto Martinez, l’entraîneur des Diables Rouges, vient de donner une longue interview à l’occasion de la publication du deuxième numéro hors-série « OH GOD ! », publié par Kerknet.

Capture d’écran du journal Dimanche

Dans ce numéro hors-série, le sélectionneur de l’équipe belge se dévoile et évoque son parcours personnel. Agé de 47 ans, Roberto Martinez est né dans le nord de l’Espagne. Marié religieusement avec une Ecossaise, il est aussi le père de deux filles, dont l’aînée s’apprête à faire sa première communion et la plus jeune son baptême prochainement. Scolarisé chez les carmélites, le sportif se dit marqué par l’enseignement de la Bible. De sa foi, il confesse retirer une forme de sérénité, mais aussi des valeurs comme le respect des autres, le fait d’être attentif aux qualités de chacun, d’éprouver de l’empathie pour autrui… D’ailleurs, « un sportif joue et fonctionne mieux quand il sait qu’il a de la valeur à vos yeux. » En Espagne, se souvient-il, les jours de fête et de célébration, comme ceux des baptêmes et des communions, étaient l’occasion de vrais rassemblements familiaux, au point que la foi et la famille sont devenus, pour lui, intimement liés.

Une pratique ordinaire

Enfant, Roberto Martinez avait pris l’habitude de prier avec sa sœur, avant de s’endormir. Il ne s’agissait nullement d’une obligation, mais plutôt d’une habitude qu’il a d’ailleurs conservée à l’âge adulte, sous une autre forme. Dans ce monde survolté, le sportif estime, en effet, nécessaire de se reconnecter à soi et de prendre le temps d’évaluer sa journée. Un temps de réflexion d’autant plus nécessaire et salutaire pour celui qui travaille souvent le dimanche et n’a plus vraiment l’occasion de se rendre aux offices dominicaux. « Depuis que je suis un enfant, ma foi me procure une paix intérieure. » Si le sportif reconnaît que les effets de la pandémie ont été dramatiques, notamment pour ceux qui ont perdu un proche ou leur emploi, il pointe toutefois que cette période a été aussi propice à la réflexion. Elle lui a permis de rendre grâce pour ce qu’il a et d’apprécier ce qui semble aller de soi. Des leçons de vie que l’entraîneur espère voir se prolonger…

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