Une chronique d’Eric de Beukelaer parue dans la libre.be du 21 novembre 2018.
La première religion dans notre pays est le catholicisme… non pratiqué. Nous avons une pierre dans notre jardin.
Il y a peu, une session de ressourcement rassembla des milliers de personnes au cœur de Bruxelles. Elle aborda la méditation, l’altruisme, la quête du bonheur et la solidarité. Avec cette interrogation centrale : « Comment prendre soin de la vie dans toutes ses dimensions ? » Voilà une démarche qui souligne que le besoin de spiritualité reste bien vivant parmi nos contemporains. Un des participants m’interpella : pourquoi aucun représentant du catholicisme – principale confession du pays – n’était-il invité à prendre la parole à cette occasion ? La réponse est que la première religion dans notre pays est le catholicisme… non pratiqué. Beaucoup de nos concitoyens ont, en effet, une appartenance sociologique à la religion de leur enfance, mais sans contact profond avec le Christ ou Son Église. N’ayant de l’Évangile que de vagues réminiscences, matinées de clichés, quand ces personnes ressentent une soif spirituelle, elles voient rarement en quoi leur propre tradition religieuse pourrait les accompagner sur un chemin d’éveil intérieur. Voilà qui constitue une fameuse pierre dans notre jardin. Car cet apparent divorce entre catholicisme et spiritualité ne date pas de hier. Si nos grands-mères connaissaient toutes leurs prières, peu d’entre elles avaient appris… à prier.