C’est en faisant l’expérience du don que nous comprenons à quel point les actes exclusivement dictés par l’intérêt individuel, le pouvoir et l’argent conduisent nos vies à leur perte.

« L’expérience du don a quelque chose à nous apprendre (…) elle révèle à propos de qui nous sommes et de la valeur que chacun porte en soi, on peut faire en sorte que dans tous les actes et les choix que nous allons poser, la reconnaissance de la dignité de chacun prime sur toute autre forme d’intérêt.«
Au long des jours de pluie, de neige ou de gel, l’hiver file entre nos doigts. Voici déjà que vient, ce 2 février, la fête de la Chandeleur. J’aimerais cependant revenir sur les fêtes passées. Peut-être ont-elles laissé en nous un goût de bonté, de concorde et de paix qu’aurait fait naître Noël. C’est en effet ce désir de paix et de bonté que cette fête réveille chaque année. Peut-être est-ce parce que Noël est par excellence la fête du don ; le don impensable de Dieu qui élit sa demeure dans l’humanité, diront les chrétiens. L’irruption dans le quotidien d’une espérance, d’une bonté et d’un partage qui triomphent de tous ses contraires, diront les autres. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a pris l’habitude de s’échanger des cadeaux et des vœux à Noël, offrant à cette fête un caractère proprement révolutionnaire.
Car qu’est-ce que le don ? Quand il est vrai et sincère, l’acte de donner nous sort de la logique du profit qui dicte sa loi à notre société. Celui qui offre donne ce qui lui appartient et cela simplement parce qu’il choisit son interlocuteur comme l’unique fin de son acte. C’est d’ailleurs ce qui différencie le don de l’échange : la personne qui reçoit se découvre investie d’une valeur sans prix ; elle est une fin en soi et non un moyen pour obtenir autre chose.
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