Visages de l’Église de demain (2/2)

L’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr De Kesel, a publié dernièrement le livre Foi et religion dans une société moderne. Il y estime que l’Église ne peut pas trouver son identité sans s’ouvrir au monde.

Présentation de quelques extraits issus de ce livre sur les sujets suivants : ‘Sur le concile Vatican II’, ‘Sur les Églises qui se vident’, ‘Sur l’islam’, ‘Sur la mission’.

« Il faut clairement séparer l’Église de l’État, mais il n’y a pas de séparation possible entre le chrétien et le citoyen » insiste le cardinal De Kesel © Copie d’écran du journal Dimanche.

SUR LE CONCILE VATICAN II

 « Certains montrent d’un doigt accusateur le concile Vatican II. C’est ce concile qui aurait conduit l’Église à l’incertitude et à la crise. Si l’on n’avait pas apporté autant de changements à ce moment-là, tout serait resté comme par le passé, croit-on. C’est à coup sûr atteler la charrue avant les bœufs. Que notre société ait aussi fondamentalement changé n’est évidemment pas la conséquence des décisions du concile. Ce n’est pas le concile qui a changé la situation. Le concile a été convoqué parce que la situation avait changé. Qu’on le veuille ou non, le changement radical à l’intérieur de la culture occidentale a modifié en même temps et inévitablement la situation de l’Église à l’intérieur de cette culture. C’est dans cette nouvelle situation que l’Église doit accomplir sa mission. C’est d’ailleurs le concile qui nous a aidés et qui continue à nous aider à tourner la page et à discerner ce qu’est la place de l’Église dans la société, la place qui lui convient. »

SUR LES ÉGLISES QUI SE VIDENT

 « On entend constamment dire dans les médias et dans l’opinion publique que les églises se vident. On sous-entend par-là que la foi et l’Église sont sur le déclin. On mentionne toujours que beaucoup de gens quittent l’Église. Je répondrais à cela : beaucoup ne quittent pas l’Église, ils n’y sont jamais entrés. Et je dirais en plus : il n’est pas possible que toutes les églises soient pleines. Il y a des églises pleines et des églises qui sont fort fréquentées, mais bien sûr pas toutes. L’infrastructure, avec ses nombreuses églises, a été conçue pour une époque où tous, ou la grande majorité de la population, se rendaient à l’église. L’affirmation selon laquelle les églises ne font que se vider s’appuie donc encore toujours sur le schéma présupposé d’un monde chrétien où, en effet, tout le monde devait aller à l’église. »

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