
Subversif, le saint ? Oui, en ce qu’il bouscule notre train-train quotidien et force à saisir l’enjeu spirituel de toute destinée : « Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? » (Marc, 8,36)
Dans un article juste et profond de sens, Eric de Beukelaer nous parle d’une curieuse inversion symbolique dont l’histoire a le secret.
Plutôt que de la laisser enfouie, inscrivons un appel universel à la spiritualité dans notre Constitution.
« Couvrez ce sein, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées. » Avec truculence, la tirade du Tartuffe de Molière dénonce l’hypocrisie puritaine. Les temps ont bien changé… Depuis la révolution sexuelle, et à l’exception de quelques fondamentalistes effarouchés ou féministes écœurés, plus grand-monde en Occident ne s’émeut encore à la vue d’un sein nu. Par une curieuse inversion symbolique dont l’histoire a le secret, c’est plutôt le « saint » que d’aucuns veulent couvrir, de peur qu’il ne fasse à son tour « venir de coupables pensées ». Subversif, le saint ? Oui, en ce qu’il bouscule notre train-train quotidien et force à saisir l’enjeu spirituel de toute destinée : « Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? » (Marc, 8,36) Pour rappel, le saint n’est pas un être sans failles, mais il vit avec une intensité spirituelle toute particulière, en laissant le Souffle d’En-Haut devenir la respiration de son existence.
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